Les déchets plastiques et organiques peuvent devenir un carburant alternatif connu sous le nom de CSR (Combustibles solides de récupération) qui est utilisé dans les cimenteries et aide à l'élimination de ces déchets en les transformant en une précieuse ressource énergétique.

La pandémie de coronavirus a fait monter en flèche la consommation quotidienne d'EPI (équipements de protection individuelle), tels que masques, gilets, gants et couvre-chaussures, entraînant une augmentation de la consommation de plastique à usage unique. 

Elle a également mis en évidence le danger des décharges incontrôlées et du brûlage à l'air libre, en bord de route des déchets, qui sont les pratiques de gestion des déchets les plus courantes dans certaines parties du monde, notamment en Asie du Sud-Est, au Moyen-Orient et en Afrique. Les décharges non gérées provoquent avant tout le rejet de toxines et de CO2 dans l'environnement.

L'augmentation de la consommation d'EPI a fait resurgir une vieille problématique : la valorisation thermique du plastique.

Dans certaines parties du monde, et notamment dans les pays du Sud, si nous prenons une estimation optimiste, 53 % des déchets sont laissés à l'air libre, 10 % environ sont éliminés dans une décharge contrôlée et seulement 1,2 % des déchets finissent dans un site géré. 

Cependant, alors que ces zones produisent actuellement moins de déchets que d'autres, la production de déchets dans la région en Afrique et au Moyen-Orient devrait doubler.

Un processus maitrisé

Une grande partie de ces déchets peut pourtant devenir une source précieuse d’énergie. Par exemple, les déchets alimentaires et verts sont les flux de déchets les plus importants au Moyen-Orient et en Afrique et les producteurs de ciment de la région utilisent déjà le CSR (combustible solide de récupération) pour réduire leur dépendance aux combustibles fossiles et réduire leurs émissions de CO2. 

Par exemple, le CSR produit en Égypte a un facteur d'émission de CO2 inférieur de 37 % à celui du charbon. 

Malheureusement, la quantité de CSR produite dans la région Afrique et Moyen Orient est encore limitée.

La fabrication de CSR utilise des déchets organiques secs tels que le papier et le carton, mais aussi des plastiques non recyclables, ainsi que des fibres textiles ou encore des mousses.  Les matières sont séchées pour éliminer toute trace d'humidité du matériau de manière efficace et fiable, dans un environnement contrôlé, avec une faible consommation d'énergie. 

Les déchets sont par la suite broyés en fins composés, de la taille de confettis. 

Une solution économique et environnementalement positive 

L'inclusion de cette fraction de déchets aide à réduire le volume des déchets mis en décharge et aide également l'utilisateur final à réduire les émissions de CO2 car la combustion de la matière organique n'a aucun impact sur le réchauffement climatique. 

De plus, les déchets organiques jetés dans les décharges constituent l'une des principales causes d'émissions de méthane dues aux activités humaines, représentant jusqu'à 15 % des émissions mondiales de méthane.

Le méthane, un puissant gaz à effet de serre, a un potentiel de réchauffement planétaire (PRP) 28 à 34 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone (Allen, 2016). 

Par conséquent, si un producteur de ciment remplaçait des tonnes de combustibles fossiles - par exemple le charbon - par du CSR, cela serait extrêmement bénéfique pour l'environnement et les communautés locales, en économisant les ressources du sol, les ressources en eau et en réduisant considérablement les émissions de CO2.

Enfin, le CSR a un véritable impact économique. Le producteur de ciment peut recourir à une source d'énergie locale et abordable qui crée également des opportunités d'emploi à partir des déchets, qui seraient autrement laissés dans une décharge à ciel ouvert.

L'exploitation du CSR peut créer une ressource précieuse qui réduit les coûts énergétiques pour la production de ciment et aide la communauté à résoudre le problème de l'élimination des déchets dans ces pays où des solutions de valorisation des déchets sont encore trop peu envisagées.

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