La valorisation des déchets : une ressource disponible pour palier la raréfaction des combustibles fossiles

Catégorie :
Valorisation
Ecrit par :
Maya Azcona
Publié le :
October 8, 2021 10:58 AM

Confrontés depuis plusieurs semaines à une crise d’approvisionnement en gaz, les européens sont de plus en plus inquiets concernant l’accessibilité aux ressources énergétiques. En parallèle, la gestion d’une quantité toujours plus importante de déchets préoccupe de nombreux acteurs politiques et économiques du monde entier. Et si l’on pouvait trouver une solution commune faisant face à ces deux problèmes majeurs ?

Fin septembre, le Royaume-Uni fait face à une grave pénurie d’essence : pris de panique, les Britanniques se sont rués vers les stations-services. Résultat : en quelques jours, la plupart des 8000 stations-services du pays étaient à sec. Ce problème d’approvisionnement en carburants de grande ampleur accroit considérablement l’inquiétude des européens concernant l’accessibilité aux ressources énergétiques.

En effet, l’Europe est confrontée depuis plusieurs semaines à une crise d’approvisionnement en gaz, due à une forte augmentation du prix de l’hydrocarbure sur le marché mondial (les cours du gaz ont flambé de 300% depuis le début de l’année). Celle-ci est la conséquence d’une conjonction de facteurs structurels et conjoncturels complexes et se traduit par une flambée des prix de l’énergie dans tous les pays européens. En France, le prix du gaz a augmenté de 59% depuis le début de l’année ; en Italie, le prix de l’électricité devrait augmenter de 40% dans le prochain trimestre.

L’intensification de la concurrence pour les ressources naturelles à l’échelle mondiale, due à une augmentation de la demande, d’un amenuisement des ressources et de difficultés accrues de transport, n’améliorera pas la situation pour l’économie européenne, très dépendante de ses importations de ressources naturelles et de matériaux. Le risque de voir cette dépendance se transformer en vulnérabilité est de plus en plus grand.

Lorsque l’on quitte l’Occident, l’enjeu est tout aussi crucial. En particulier, beaucoup de pays africains ou latino-américains peinent à gérer leurs besoins en ressources énergétiques, qui sont pourtant essentielles au développement de leur économie nationale. Due à l’explosion démographique, à un exode rural massif et au développement rapide de leurs économies, la pression énergétique dans les pôles urbains ne cesse de s’aggraver.

Une source d’énergie renouvelable et inépuisable

La problématique de l’accessibilité aux ressources énergétiques est au centre du débat public depuis des dizaines d’années. Tous les acteurs économiques sont en recherche active de solutions capables de répondre à leurs besoins énergétiques présents et futurs : éolien, solaires, hydraulique, nucléaire… Les investissements se multiplient, mais la valorisation énergétique des déchets rentre encore trop peu en compte dans les mix énergétiques envisagés.

Or, les déchets peuvent pourtant être considérés comme une ressource renouvelable. Selon la Commission européenne, la valorisation énergétique permet d’utiliser les déchets qui n’ont pu être ni recyclés ni valorisés sous forme de matière, comme source d’énergie renouvelable. Et, actuellement, les stocks permettant la production de cette énergie renouvelable sont en constante augmentation.

Bien sûr, cette augmentation n’est pas réjouissante : elle est très problématique pour les pays du monde entier. Toutefois, elle l’est d’autant plus dans les pays en voie de développement, où la gestion des déchets n’est déjà pas à la hauteur des problèmes soulevés, alors que les projections indiquent un triplement de la quantité de déchets d’ici 2050.

L’objectif premier concernant les déchets est donc de réduire leur production à la source : consommer moins, consommer mieux. Cependant, un monde sans déchets est une utopie face à la croissance démographique : même dans un modèle économique éco-responsable, il restera toujours une quantité astronomique de déchets. Ces déchets, dans les pays en développement, s’entassent dans des dizaines de milliers de dépôts sauvages ou sont enfouis dans des décharges sans protection des nappes phréatiques ni captation des biogaz alors même qu’ils représentent une solution de substitution aux énergies fossiles très prometteuse. En plus de réduire la pollution et d’améliorer le cadre de vie des populations, la valorisation énergétique présente un avantage considérable : elle permet de produire de l’énergie à partir de ressources locales, réduisant la dépendance dangereuse aux importations de ressources.

Les déchets, acteurs du mix-énergétique

Depuis sa création, Anviga participe à des projets de tri et de valorisation de déchets à dimension industrielle, qui s’appuient sur des procédés peu onéreux et performants, adaptés à la production énergétique des pays en développement. De nombreuses solutions de la sorte ont déjà fait leurs preuves et sont utilisées par des grands industriels. La valorisation des déchets peut prendre plusieurs formes.

Même si le tri et le recyclage constituent la première étape d’une gestion maitrisée et optimale des stratégies de gestion des déchets, cette valorisation matière ne suffit pas à solutionner cet amoncellement de déchets, majoritairement constitués de déchets organiques et de déchets secs non recyclables. Des solutions existent pour les transformer, après séparation, en produits énergétiques.

Les déchets organiques en mélange, qui représentent plus de 50% du volume des déchets dans les pays en développement peuvent être transformés en charbon vert, de telle sorte qu’une tonne de déchets génère 200 kg de charbon vert décarboné, avec un potentiel de combustion supérieur à celui du charbon fossile, et/ou produire dans le cadre de leur transformation par carbonisation des volumes de gaz très intéressants.

D’autre part, les déchets secs non recyclables, tels que les plastiques, mousses, fibreux, etc, peuvent être broyés pour devenir des combustibles solides de récupération et alimenter des cimenteries ou des centrales électriques.

Enfin, les pays n’ayant pas de ressources pétrolières peuvent valoriser les plastiques non recyclables en fioul, par un procédé de pyrolyse, qui permet la transformation d’une tonne de plastique en 400 à 500 litres de fioul qui pourra alimenter des centrales électriques, des générateurs ou être raffiné pour d’autres usages.

Il existe de nombreuses solutions de valorisation énergétique très prometteuses et qui constituent une solution locale à la raréfaction des ressources fossiles. Les experts d’Anviga conçoivent des plateformes multifilières de valorisation de déchets en énergie et travaillent en réseau avec des acteurs de l’économie verte pour les financer.

Valorisation énergétique | Energies renouvelables | Combustibles fossiles | Déchets

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