Lors de la COP26, des dirigeants du monde entier se sont réunis à Glasgow afin de discuter de solutions globales pour faire face au réchauffement climatique. Un des grands objectifs de la COP est de diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES) d’au moins 55 %. Dans le but de se donner les moyens d’atteindre cet objectif, plus de 100 pays ont pris l’engagement de diminuer de 30 % d’ici 2030 les émissions de ce gaz par rapport au niveau de 2020.
Le méthane (CH4) est un des gaz à effet de serre responsable du réchauffement climatique. Si le méthane (CH4) est un gaz qui existe à l’état naturel sur Terre, les émissions proviennent majoritairement d’activités humaines. En effet, le méthane est le deuxième gaz à effet de serre d’origine anthropique en importance après le C02 : les émissions de méthane représentent 14% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Des émissions de méthane sont rejetées par de nombreuses activités industrielles et agricoles : production et transport du charbon, du gaz naturel et du pétrole, élevage et cultures agricoles… La gestion des déchets est la troisième source d’émissions de méthane, notamment à cause de la décomposition des déchets organiques et de déchets urbains solides dans des décharges à ciel ouvert ou dans des sites d’enfouissement peu protégés. Ces déchetteries sauvages ou non normées émettent des quantités astronomiques de méthane : 126 tonnes métriques de méthane par heure. C’est l’équivalent de émissions annuelles de 6000 véhicules.
Le méthane, un gaz dangereux pour la santé qui participe au réchauffement climatique
Le méthane participe grandement à la formation de l'ozone troposphérique, un polluant atmosphérique très dangereux pour la santé. L'exposition à ce gaz provoque chaque année un million de décès prématurés.
Le méthane est également un puissant gaz à effet de serre. Le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) estime que, sur une période de 20 ans, son effet de réchauffement est 80 fois plus puissant que celui du dioxyde de carbone. Le méthane est à l'origine d'environ 30 % du réchauffement de la planète depuis l'ère préindustrielle. Et aujourd’hui, ses émissions sont encore en constante augmentation…
Le monde des déchets a les moyens de réduire les émissions de méthane
Pour réduire l’émission du méthane sur la planète, une gestion des déchets efficace et responsable est indispensable : la gestion des déchets est aujourd’hui à l’origine de 18% des émissions de méthane mondiales. Pourtant, les solutions de traitement efficaces qui permettent de réduire largement ces émissions ne manquent pas. Les équipes d’Anviga s’appliquent depuis leur création à promouvoir ces solutions techniques et méthodes de gestion.
Les déchets organiques sont les principaux émetteurs de méthane lorsqu’ils se décomposent. Pour les experts d’Anviga, ces déchets n’ont pas leur place en décharge et ne devraient pas être enfouis. Par différents procédés techniques, ils peuvent être valorisés très efficacement. Les déchets organiques peuvent être transformés en compost, ensuite utilisé pour les cultures locales. Les déchets organiques et agricoles ainsi que le fumier peuvent également être traités par méthanisation. Par ce procédé, des digesteurs anaérobiques décomposent ces déchets en l’absence d’oxygène, produisant du compost et du méthane pouvant être recueilli et valorisé. Enfin, les déchets organiques peuvent être traités par carbonisation. Ce procédé permet de produire 200kg de charbon vert à partir d’une tonne de déchets organiques. Le charbon obtenu est décarboné avec un potentiel de combustion supérieur au charbon fossile. Le choix du procédé technique dépend des possibilités de revente des sous-produits sur le marché local.
Pour les sites d’enfouissements qui accueilleraient encore une part (toujours plus réduite) de déchets organiques, il est impératif d’équiper les décharges d’un système d’extraction du méthane qui dirige les gaz recueillis vers des processus de valorisation énergétique : production d’éléctricité, de chaleur, etc.
Pour Anviga, l’enjeu ne se limite pas à réduire les émissions de méthane : ces efforts environnementaux constituent en parallèle une opportunité de développer ou de renforcer l’économie circulaire dans la région concernée. En effet, pour tout projet de gestion de déchets, la production d’énergie à partir de méthane récupéré constitue une source locale d’énergie propre qui peut stimuler le développement économique.
Les bénéfices attendus d’une réduction des émissions de méthane
Réduire la pollution du méthane représente la stratégie la plus rapide et efficace dont nous disposons pour réduire le rythme du réchauffement. Les bénéfices seront presque immédiats", déclare Fred Krupp, président de l'ONG Environmental Defense Fund (EDF). En effet, contrairement au dioxyde de carbone qui reste dans l’atmosphère pendant des centaines d’années, il ne faut qu’une dizaine d’années au méthane pour se décomposer. Réduire les émissions de méthane aurait un impact positif à court terme essentiel.
Les émissions anthropiques de méthane pourraient être réduites de 45 % avant 2030. Cela permettrait d'éviter un réchauffement climatique de près de 0,3 °C d'ici à 2045, contribuant ainsi à limiter la hausse de la température mondiale à 1,5˚C et mettant la planète sur la voie des objectifs de l'Accord de Paris.
Réduire les émissions de méthane est donc un élément essentiel à la lutte contre le réchauffement climatique et aurait un impact positif presque immédiat sur notre santé et environnement.
Hervé Zinsouga, Maya Azcona
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