La quantité totale de déchets générés dans les pays à faible revenu devrait être multipliée par plus de trois d'ici 2050. Ce chiffre, très inquiétant, est donné par la Banque Mondiale dans son rapport What A Waste 2.0, publié en 2018. Aujourd’hui déjà, la gestion des déchets représente un problème majeur auquel les pays en développement peinent à faire face. Or, dans les prochaines années, l'urbanisation rapide et la croissance démographique vont créer des centres de population de plus en plus importants. Cette dynamique accroit considérablement la quantité de déchets produite localement et rend de plus en plus difficile la collecte de tous les déchets ainsi que l'obtention de terrains pour leur mise en décharge .
La gestion des déchets représente un défi de taille. Dans beaucoup de pays en développement, les déchets sont entassés dans des dizaines de milliers de dépôts sauvages ou enfouis dans des décharges sans protection des nappes phréatiques ni système de captation des gaz pour pallier les émissions de méthane importantes. Ces déchets polluent l’eau, la terre et l’air. On estime qu’en 2016, 5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre ont été générées par le traitement et l’élimination des déchets solides. Cette activité participe grandement à la dégradation des écosystèmes. Les effets extrêmement néfastes d’une mauvaise gestion des déchets ne se limitent pas à l’environnement : la santé et le bien-être des populations vivant dans les espaces géographiques concernés sont durement impactés. Les déchets mal gérés paralysent les systèmes d’assainissement, transmettent des maladies, aggravent les problèmes respiratoires à cause des particules en suspension dans l'air provenant de la combustion des déchets, etc. Chaque année, près d’un quart des décès dans le monde sont dus à l’exposition des personnes à un environnement insalubre. Bien sûr, une mauvaise gestion des déchets affecte aussi le développement économique d’une région ou d’un pays, notamment par la diminution du tourisme, mais surtout par le gaspillage de ressources.
Les déchets sont généralement perçus comme des polluants, dont il faut se débarrasser. Pourtant, dans un modèle d’économie circulaire, les déchets constituent des ressources extrêmement valorisables qu’il est inimaginable de gaspiller. C’est en partant de ce constat qu’Anviga s’est entourée d'experts internationaux et d'ingénieurs pluridisciplinaires, qui conçoivent des solutions fiables et rentables pour recycler et valoriser les déchets et les transformer en matières premières secondaires, en compost, en combustibles et en énergie dans les meilleures conditions économiques, techniques, environnementales et sociales.
Depuis notre création, nous participons à des projets de tri et de valorisation de déchets dans le cadre de l’efficacité d’une dimension industrielle. Nos solutions s’appuient sur des procédés économiques et performants adaptés aux pays en développement. De nombreuses solutions de la sorte ont déjà fait leurs preuves et sont utilisées dans de nombreux pays.
Pour accompagner un projet, nous suivons une démarche qui s’appuie sur la hiérarchie de traitement des déchets. D’après cette logique, pour mettre en place une stratégie de traitement des déchets, il s’agit en premier lieu de prévoir un plan de prévention afin de limiter au maximum la quantité de déchets générés. Cette stratégie s’appuie notamment sur des efforts de sensibilisation importants dans le cadre de la mise en place du projet.
L’étape suivante, indispensable, consiste en une caractérisation des déchets à traiter dans l’espace géographique concerné. Comprendre la quantité de déchets générés - en particulier avec l'urbanisation rapide et la croissance démographique - ainsi que les types de déchets produits, nous permet de sélectionner les méthodes de gestion appropriées et de les adapter à la demande future. L’objectif est également de définir un budget réaliste, d’identifier les technologies pertinentes ainsi que d’envisager des partenariats stratégiques (entreprises, ONG, etc.).
Ensuite, la collecte est un aspect du projet de traitement qu’on étudie attentivement, car elle sécurise l’accès à notre ressource : le déchet. Le plus souvent, la collecte est assurée par les collectivités locales au travers de services publics ou de délégations de services. Mais, dans de nombreux pays, une part importante de la collecte est assurée par des structures informelles avec des moyens de transport rudimentaires. Analyser les moyens de collectes locaux nous permet par la suite de rentrer en contact avec les acteurs concernés pour coopérer avec eux et les allier au projet, que ce soit les collectivités territoriales, des entreprises ou des petites structures informelles. On s’efforce également de réfléchir à des solutions intermédiaires adaptées au contexte local qui favorisent le tri à la source afin d’optimiser le recyclage.
Une fois que nous avons sécurisé l’accès aux déchets, nous nous intéressons enfin au mode de traitement de ces derniers. Nous voulons éviter à tout prix que les déchets récupérés soient mis en décharge, comme le sont encore les deux tiers des déchets du monde. Alors, nous proposons une solution qui permette avant toute chose de trier les déchets afin d’en réutiliser ou d’en recycler la plus grande partie. Cependant, même si elle est optimisée, cette valorisation de matière, ne suffit pas à solutionner la gestion des déchets, car ces derniers sont principalement constitués de déchets secs non recyclables et de déchets organiques. Des solutions de valorisation existent pour les transformer, après séparation, en produits énergétiques.
Tous les déchets secs non recyclables ne doivent pas être enfouis ou abandonnés en décharge car beaucoup d’entre eux présentent un grand potentiel énergétique. Par un broyage efficace, on peut produire à partir de cette matière des combustibles solides de récupération (CSR). Ces combustibles produisent de l’électricité et permettent d’alimenter des centrales électriques ou des cimenteries. Ce mode de valorisation est simple, peu couteux et a un pouvoir calorifique très élevé. La revente de CSR sur le marché peut être rémunératrice. Alors, pourquoi s’en passer ? Dans les pays n’ayant pas ou peu de ressources pétrolières, une autre solution est pertinente : par un procédé de pyrolyse, les plastiques non recyclables peuvent être transformés en fuel lourd ou en carburant. Ces sous-produits peuvent alimenter des générateurs, des centrales électriques ou même certains véhicules lorsque le fioul est mélangé à un autre combustible. La pyrolyse permet de générer jusqu’à 500 litres de fioul avec une tonne de plastique.
En ce qui concerne les organiques, le compost est la solution permettant de valoriser au mieux les déchets collectés séparément. Pour les déchets organiques en mélange, qui constituent plus de 50% des gisements de déchets dans les pays en développement, nous proposons plusieurs solutions en fonction des besoins et des spécificités de l’économie locale. Une transformation en charbon vert, par un procédé de carbonisation, permet de créer 200kg de charbon vert à partir d’une tonne de déchets organiques et peut être une option très avantageuse. Le charbon obtenu est décarboné avec un potentiel de combustion supérieur au charbon fossile. Mais en fonction de la nature des déchets et des besoins de l’économie locale, une valorisation en anaérobie peut constituer une option performante : elle permet de méthaniser le déchets organiques afin de produire du gaz et du compost.
A Anviga, nous sommes convaincus qu’il est possible de limiter partout les déchets enfouis à moins de 20% et d’adopter des solutions de valorisation efficaces sur le plan économique et environnemental. Les enjeux de la lutte contre le réchauffement climatique demandent que les économies du sud puissent adopter un modèle de développement bas carbone. En matière de gestion de déchets, tout le monde y gagne. Les autorités publiques peuvent, en adoptant des politiques de valorisation des déchets, supprimer les importants impacts carbones que constituent les décharges, améliorer la salubrité des espaces géographiques concernés, créer des emplois et améliorer considérablement l’attractivité de leurs territoires.
Au service des territoires, les équipes d’Anviga proposent un savoir-faire original, adapté aux réalités locales ainsi qu’un un accompagnement sur mesure. Nous savons qu’en matière de déchets, il est impossible de calquer les solutions des pays « riches » dans les pays en développement, car chaque territoire présente ses particularités dans la matière. Nous savons également que les économies locales et les entreprises du secteur ont besoin d’investissements, c’est pourquoi nous avons développé des partenariats avec les acteurs de la finance verte pour financer les études indispensables et les investissements.
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